Dormez je le veux!

Article Dormez, je le veux!

L’article publié dans le journal La Libre, le samedi 30 novembre, sur l’hypnose: « Dormez, je le veux! »offre un éclairage approfondi sur  l’hypnose de spectacle.
Il démystifie ses origines et son évolution au fil du temps. Sophie Devillers explore avec clarté les tenants et aboutissants de cette pratique souvent entourée de mystère.

L’histoire de l’hypnose: de « Dormez, je le veux! » au somnambulisme provoqué

En effet, l’histoire ancre la croyance que l’hypnose est un outil de domination car tout le monde a déjà entendu des récits où l’hypnothérapeute asservit son sujet. De même, il lui suffit d’exprimer: « Dormez, je le veux! » pour mettre son sujet en état hypnotique.

L’histoire de l’hypnose trouve ses racines dans la personne de Franz-Anton Mesmer, un médecin du XVIIIe siècle. À son arrivée à Paris en 1778, Mesmer introduit une théorie audacieuse. Elle concerne l’existence d’un fluide magnétique animal, qu’il assimila au magnétisme des métaux. Selon lui, ce fluide détenait des vertus thérapeutiques. Il entreprit d’induire des crises convulsives chez ses patients en les plaçant debout devant un baquet. Ce rituel était souvent accompagné de l’envoûtement musical des compositions de Mozart, qui était un proche de Mesmer.

Cependant, l’effervescence autour de Mesmer prit fin six ans plus tard. En bref, Louis XVI envoya deux commissions d’enquête scientifique, dont l’une présidée par le polymathe Benjamin Franklin, incluant le chimiste Lavoisier. D’une part, ces commissions conclurent à l’inexistence du fluide magnétique. D’autre part, elles laissèrent la porte ouverte à la possibilité d’effets thérapeutiques liés à l’imagination. C’est à ce moment que le marquis de Puységur découvrit le somnambulisme provoqué. Il marque alors un changement de perspective vers la relation entre le thérapeute et le patient. Le fluide magnétique déclina alors en importance, au profit des suggestions verbales et des phénomènes de croyances.

L’hypnose, un nouveau tournant

L’Abbé de Faria, un personnage clé mentionné dans le roman « Le Comte de Monte Cristo » de Dumas, contribua également à cette transition en rejetant l’existence du fluide magnétique. Selon lui, le sommeil magnétique dépendait non du magnétiseur, mais du sujet lui-même. Il remet donc en question le rôle du praticien dans le processus.

Le véritable tournant dans l’histoire de l’hypnose survient en 1843 avec l’abandon du magnétisme au profit de l’hypnose, sous l’impulsion de James Braid. Cependant, même à ce jour, les principes de l’hypnose restent largement méconnus du grand public. Ils perpétuent ainsi un climat de mystère autour de cette pratique. Les techniques hypnotiques sont souvent associées à des domaines tels que l’ésotérisme, le cirque et le spectacle. Les hypnotiseurs y sont parfois perçus comme des « magiciens ».

L’hypnose, une technique de pensée utilisable par tous

Il est crucial de souligner que l’hypnose n’a rien de magique. C’est une capacité intrinsèque à chaque individu, et son induction peut varier en rapidité d’une personne à l’autre, nécessitant parfois un apprentissage. Certains individus sont naturellement plus suggestibles que d’autres, et les hypnotiseurs de spectacles exploitent cette variabilité pour sélectionner des participants plus influençables lors de leurs performances. Ces tests, bien que spectaculaires, soulignent un aspect de l’hypnose qui peut paraître impressionnant et les techniques autoritaires utilisées dans le cadre du spectacle ne sont pas sans risque. Il est à noter que tout le monde peut apprendre à utiliser l’hypnose. Par ailleurs, si c’est plus intuitif pour certaines personnes, cela peut prendre plus de temps pour d’autres.

En  conclusion

Ces méthodes divergent nettement des approches sécuritaires de l’hypnose thérapeutique, qui privilégie la communication et la relation avec le patient. L’hypnose thérapeutique vise avant tout à créer un environnement propice à des changements positifs en mettant l’accent sur la collaboration et la confiance. Ainsi, bien que les deux formes d’hypnose partagent des origines historiques, elles se sont éloignées au fil du temps pour répondre à des objectifs distincts et mettre en lumière les différentes facettes de cette fascinante discipline.

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Comments
  • Dominique
    Répondre

    Je suis aussi praticienne en hypnose. En effet, hypnose thérapeutique et de spectacle sont tout à fait différente.
    Pour l’hypnose thérapeutique je préfère penser « dormez si vous le voulez ». En effet, c’est la personne accompagnée qui est actrice 🥰

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